A l'origine du premier hameau de Berck, la pêche représente du Moyen-Age jusqu'à l'aube de l'époque contemporaine la principale source de revenus de ses habitants. Malgré cela, l'histoire de cet outil essentiel qu'est le bateau reste bien mal connue. L'église Saint Jean-Baptiste en conserve, dans la pierre sculptée d'un cul de lampe, la plus ancienne figuration (XVème siècle). Puis, jusqu'au XIXème siècle, plus rien ! Dans de telles condi-tions, notre connaissance du "bateau berckois" doit beaucoup aux photographes et aux peintres qui fréquente-rent Berck de 1880 à 1914. A cette époque, les caractéristiques sont avant tout celles d'une marine d'échouage, définies par l'absence de port en eaux profondes. La forme générale des coques massives, au fond pratiquement plat, leur donne une grande stabilité sur le sec.
Dotés d'une quille en hêtre, les bateaux sont construits à clins (avec l'orme des forêts voisines) pour supporter les chocs avec plus de souplesse. Ce type de construction, hérité de la tradition nordique (les planches ployées à la vapeur ou "bordés" qui constituent la coque se chevauchent au lieu d'être jointives, est également utilisé au Portel, à Equihen ou à Wissant. Pour l'assemblage, les grands clous à section carrée ont remplacé les chevilles de bois. L'étanchéité est assurée par goudronnage et doit être maintenue par de fréquents "réchauffages" lors desquels le goudron est ramolli et réétalé. Cette opération effectuée sur la plage inspira de nombreux artistes.
Flobart de l'hôpital maritime
Les bateaux berckois se distinguent par leurs proportions (très forte largeur par rapport à la longueur) qui, avec leur fond plat, donnent à leur proue une forme de museau arrondi et contribuent à les différencier de leurs homologues d'Equihen ou d'Hastings (Grande-Bretagne).
Apparentés aux lougres, ils possèdent un gréement de type "bourcet-malet", dépourvu de grand mât central. L'espace ainsi libéré favorise l'utilisation des avirons et la manipulation des appareils de pêche.
Par ailleurs, divers éléments communs aux différents types de bateaux berckois confortent l'originalité de son allure. Longue d'un peu plus de deux mètres, la dérive en sapin coulisse dans un "puits" décalé sur le côté droit de la quille pour ne pas gêner le rabattement du grand mât à l'échouage. Elle se situe au niveau du tiers avant du bateau. A l'arrière, l'écoute du bour-cet coulisse sur une barre forgée en arceau, nommée overlope, et la miche supporte le "matrait" (mât de la voile de bourcet ou grand mât) lorsque celui-ci est rabattu.
Les plus anciens bateaux berckois (également les plus mal connus) étaient des bateaux dépourvus de pont et pratiquant essentiel-lement la pêche aux cordes, d'où le nom de cordiers creux. Les avirons traversant les sabords (trous ronds en haut de coque) étaient actionnés par les marins assis sur les bancs (jusqu'à huit "banc de nage", soit 16 avirons). Les performances de ces cordiers étaient réputées.
Nous avons besoin de votre consentement pour charger les traductions
Nous utilisons un service tiers pour traduire le contenu du site web qui peut collecter des données sur votre activité. Veuillez consulter les détails dans la politique de confidentialité et accepter le service pour voir les traductions.